« Réchauffement climatique : les décideurs sommés d’agir », titre Le Monde, du 30 janvier.
En effet, les scientifiques du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat), réunis cette semaine à Paris, incitent à des actions immédiates.
Depuis 650 000 ans, le taux de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevé.
Et depuis la démonstration de Al Gore, la prise de conscience se généralise.
Le monde de l’entreprise change également. De plus en plus de CEO ont pris conscience des effets positifs d’une politique responsable et des effets désastreux que pourrait entraîner la non prise en compte des changements de mentalités de leurs "stakeholders" ou parties prenantes = clients, consommateurs, salariés, partenaires, investisseurs.
Quelques exemples :
Unilever développe activement ses pratiques responsables et pas seulement pour une question d’image.
Si elle investit massivement dans les technologies vertes, c’est pour devancer les lois en matière d’environnement de plus en plus contraignantes, qui pourraient menacer son leadership dans de nombreux secteurs (packaging, nourriture, savons, etc…).
Si elle soutient de nombreuses actions sociales et environnementales dans les pays émergents, c’est parce qu’elle y fait 40% de ses ventes et que ce marché connaît la plus forte croissance.
Aujourd’hui, le groupe finance des dizaines d’actions dans le monde :
blanchisseries dans les favelas de São Paulo, construction d'un hôtpital au Bangladesh, mise en place de réseaux d'eau potable au Ghana, aide à la création de micro-entreprises en Inde..
Pour Patrick Cescau, son PDG, "avoir une politique responsable, c’est la seule façon de faire du business aujourd’hui".
Jeffrey Immelt, PDG de General Electric, dépense des milliards pour positionner GE comme une entreprise responsable, leader des énergies vertes, du moteur hybride aux éoliennes.
Et pour cause : une déficience de pratiques responsables est immédiatement sanctionnée par le marché.
Ainsi, BP a vu son action chûter de 10% à la suite d’une amende pour violations dans sa raffinerie de l’Ohio, faisant elle-même suite à l’explosion de sa raffinerie au Texas qui a tué 15 personnes.
Depuis, BP, de British Petroleum devenu Beyond Petroleum, a fait des efforts considérables et se situe aujourd'hui parmi les champions de la diversification des ressources énergétiques.
En 2001, Sony a dû changer des millions de cables de ses PlayStations car du cadnium illégal y avait été trouvé. Le coût pour Sony a été de 85 millions de dollars.
Bref, dans le monde des affaires, avoir une politique responsable n’est plus synonyme de coûts élevés inutiles.
Adopter une véritable et sincère politique de Développement Durable, avec une implication forte auprès des parties prenantes, est plus qu’une question d’image : c’est une nécessité économique source de profits et d'emphatie.
Conseil de lectures :
> Cas exemplaires dans l’article «Beyond the Green Corporation», paru dans Business Week du 29 janvier 2007 (article en anglais).
> Et bien sûr : Le Marketing Durable, par Elisabeth Pastore-Reiss, chez Eyrolles
Par Gérald
icônographie : Getty Images
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