Titre d'actualité pour la conférence organisée par la Librairie Eyrolles, le 5 avril 2007...
En effet, les entreprises françaises, tous secteurs d'activités confondus, se doivent d'intégrer, dès à présent, les nouveaux enjeux du développement durable et social au coeur de leur stratégie.
> Faire le bilan de leur situation aujourd'hui, de leurs projets pour demain, en cohérence avec leur coeur de métier.
> Et en tirer le meilleur parti, au plan du développement de leurs activités, avec l'adhésion de leurs forces vives ou stakeholders : salariés, partenaires, syndicats, clients, fournisseurs, investisseurs.
"Entrainés" par Danielle Nocher, Directrice de la Rédaction de Valeurs Vertes : Farid Baddache, Auteur du Développement Durable au Quotidien et Directeur associé d'Atefo, Elizabeth Pastore-Reiss, Auteur du Marketing Durable et Directrice d'Ethicity, et Tristan Lecomte, Fondateur d'AlterEco, ont développé les points de force devant permettre à une entreprise de relever ce nouveau défi de taille.
- Premier intervenant, Farid Baddache insiste sur l'importance d'avoir une vision pour évoluer et de susciter l'envie de "faire" avec passion.
Selon lui, la feuille de route d'une stratégie de développement gagnante s'appuie sur 9 principes incontournables :
1 - Définir un objectif clair et précis
2 - Tenir compte de la diversité des apprentissages au sein de l'entreprise
3 - Valoriser les porteurs de "bonnes pratiques"
4 - Encourager le travail des équipes entre elles
5 - Impliquer la direction
6 - Faire du concret (du plus simple au plus complexe)
7 - Tenir dans la durée
8 - Penser local > revenir à l'unité de production, au département, au site
9 - Introduire du ludique afin d'initier une attitude, une culture..
et un dixième point : mais pas trop quand même ;)
L'enjeu social est primordial. Avec l'introduction du développement durable dans l'entreprise, on fabrique du bien-être, on se soucie des questions de santé, on encourage une meilleure résistance au stress, on allège les charges mentales.
- Elizabeth Pastore-Reiss, bloguée ICI au sujet de son ouvrage "Le Marketing Durable", développe sa stratégie de conseil lorsqu'elle est appelée à intervenir pour une entreprise cliente :
1 - Ecouter, comprendre et décrypter les paradoxes du client au moment de son acte de consommation
2 - Rassurer : le client aime les marques, qui le rassurent
3 - Proposer d'allier le bénéfice individuel (pour lui) au bénéfice collectif (pour la planète), car on achète d'abord un produit pour se faire plaisir et si cela est éco-utile, tant mieux. Rendre attractif le produit !
4 - Etre sincère : le client n'est pas dupe, il est prêt à la critique et au décryptage à son tour
5 - Convaincre, apporter la preuve de..., être cohérent dans sa démarche, ne pas tenir un discours d'un côté et appliquer une politique contradictoire de l'autre
6 - Revoir tout le cycle de production afin de réduire l'ensemble de ses impacts négatifs
Il convient d'apprendre à penser usage et finalité plutôt que produit. Le produit peut être transformé en service ou s'accompagner d'une kyrielle de services au consommateur.
Et à tout moment, s'employer à créer de la proximité et de l'empathie avec son client, parler à sa tête et parler à son coeur.
Ceci conduit à imaginer un tout autre type de communication et innover dans les systèmes de promotion et de ventes : ne plus être dans la proclamation mais dans l'humilité, engager un dialogue sincère et authentique entre l'entreprise et la société civile.
Sinon, on tombe dans le travers du green-washing (poudre au yeux) qui conduit très rapidement à une irrémédiable perte de confiance !
Concrétement, il convient d'élaborer une stratégie action après action, cohérentes entre elles.
Imaginer des produits pilotes, inventer un développement durable et social qui ressemble à l'entreprise et s'intègre parfaitement dans sa "culture".
Cette révolution dans la posture des entreprises est impérative, sinon elles se condamnent et nous condamnent à très court terme...
- Tristan Lecomte, Fondateur d'AlterEco, a une anecdote au sujet de son engagement entrepreneurial : il est tombé dans le commerce équitable par hasard, par l'intermédiaire d'un journal dont lui avait parlé sa soeur. Un hasard ?
En 2002, Tristan publie "Le pari du commerce équitable", en 2004 "Le commerce équitable" et prépare actuellement "Le commerce sera équitable" ! A suivre...
Son slogan résume tout : "Seul le plaisir peut changer le monde !"
Susciter l'envie du consommateur pour changer ses habitudes de consommation, plutôt que de lui proposer des produits équitables mais sans valeur ajoutée pour lui-même.
Respecter le consommateur pour qui acheter équitable constitue une prise de parole et une adhésion à un mode de production que l'on doit encourager de toutes les façons possibles.
Car en effet, le commerce équitable est encore microscopique à l'échelle de la planète : sur 3,8 milliards d'agriculteurs, il ne concerne aujourd'hui que 1 million de personnes ! Sachant que 7% du commerce mondial est agricole, il ne représente que 0,01 % du commerce mondial actuellement.
En achetant les produits à leur véritable coût (+ 88% que le prix habituel du marché) auprès des petits producteurs, AlterEco peut néanmoins proposer des prix à peine 6% plus cher que ses concurrents.
La recette ? moins de publicité, stop aux intermédiaires, pour plus de produit.
La démarche d'AlterEco, jusqu'ici du Sud vers le Nord, se développe, du Sud vers le Sud, notamment au Brésil et au Maroc, afin d'offrir le choix aux consommateurs locaux de consommer équitable à leur tour.
En conclusion, la question de la décroissance revient sur le devant de la scène. Il ne s'agit pas de retourner vivre dans une grotte, éclairée à la bougie, mais d'inventer une décroissance soutenable.
Consommer moins et mieux, cela signifie des produits plus durables, au cycle de vie plus long. De la recherche et du développement. Des emplois et des filières nouvelles.
Afp - 5 avril 2007 - Un business utile et florissant
En à peine trois ans, le nombre de PME travaillant dans le secteur du développement durable a explosé. Et pour cause, économiquement, le secteur est prometteur, avec à la clé, une croissance annuelle à deux chiffres. "On est sur un marché innovant, un marché de niche", déclare W Rohdmann, cofondateur de Skywater. Cette entreprise est numéro 1 dans la récupération d'eau de pluie en France, atteignant, en 2006, le million d'Euros de chiffre d'affaires. Sa cible ? Essentiellement les industriels et les collectivités locales, gros consommateurs d'eau et avides d'économies. Même satisfaction chez Jean-Yves Louam, PDG de Cub'ink, une société spécialisée dans la régénération des cartouches d'imprimante. "Nous répondons à un besoin très actuel. Il y a une vraie prise de conscience pour éviter le gapillage des ressources", explique-t'il.
Par Catherine
voici un site internet qui pourrait répondre à vos questions : www.montpellier.cci.fr/bonsplansdd
Rédigé par : SERON | 05/06/2007 à 14:05
Il est important d'agir rapidement pour notre planète!
C'est à cet effet que nous avons créé un site web qui peut enfin nous permettre d'agir: www.micro-capital.com
Tous les projets de développement durable, écologique, environnementaux ou autres peuvent maintenant être publiés et sponsorisés on-line.
C'est un site communautaire ou les projets sont alliés et peuvent s'entre aider.
Un nouveau moyen d'entreprendre pour un monde meilleur.
Jetez un oeil, n'hésitez pas à commenter, critiquer et déposer vos projets ou à devenir sponsor
A bientôt
Rédigé par : Guillaume | 05/06/2007 à 06:04
Yoann, par définition, le développement durable permet de concilier le progrès économique et social avec le respect de l'environnement. Beaucoup d’entreprises l’ont aujourd’hui compris en orientant leur gestion et leur mode de production selon les principes du développement durable.
Les entreprises peuvent tirer profit d'une telle démarche de développement durable à travers, par exemple :
- la maîtrise de leur consommation de ressources : énergie, eau, matières premières…
- la motivation de leur personnel : participation, droit à la formation, rémunération juste, égalité homme-femme...
- l'implication de toutes les parties prenantes de l'entreprise (clients, fournisseurs, collectivités, investisseurs, consommateurs...), l'intégration de nouvelles technologies (technologies propres …)
En choisissant le développement durable, les entreprises engagent, à long terme, leur responsabilité d'acteurs de la société et améliorent leur capital réputation, un actif immatériel à forte valeur ajoutée. Il est aujourd’hui impossible pour une entreprise d’assurer sa pérennité économique sans se soucier de sa viabilité sociale et environnementale.
Rédigé par : Elodie | 23/05/2007 à 12:09
Je suis d'accord, c'est un enjeu important.
Personnellement, je suis convaincu que le développement durable est compatible avec les impératifs économiques.
Je dirais même que c'est un impératif économique!!!
Aujourd'hui, le changement des mentalités vis-à-vis des contraintes environnementales et sociales est profond.
Les consommateurs que nous sommes préférent acheter des produits à une entreprise responsable plutôt qu'à une autre.
De la même manière, tout employé souhaite travailler pour un organisme qui respecte des valeurs éthiques et morales porteuses de sens.
Plus généralement toutes les parties prenantes (collectivités locales, fournisseurs,...) préfèrent s'associer à des entreprises respectueuses.
Enfin, pour terminer, les contraintes législatives incitent à s'engager afin d'éviter des sanctions. Prenons par exemple l'instauration des quotas d'émissions de CO2. Les sanctions financières en cas de dépassement de quotas seront multipliées par 5 à partir de 2012.
Finalement, ne pas tenir compte du développement durable revient à avoir une vision purement comptable sur le court terme. Sur le long terme, le risque en terme d'image peut avoir des effets dévastateurs. Je vous renvoie aux scandales liés au travail des enfants pour Nike ou aux pollutions engendrées pour négligences par certains groupes pétroliers.
L'impact financier est également direct. Les organismes de notations (Standard & Poor's, ...) diminuent les notes d'entreprises peu enclines à s'engager dans une politique de développement durable active, en considérant que la part de risque s'en trouve augmenter.
Finalement, être responsable ne représente qu'un coût relativement faible. Son impact économique n'a jamais fragilisé aucune entreprise. L'engagement concerne davantage un virage stratégique progressif diffusé en interne dans les services de l'entreprise.
Je me permets également de citer Patrick Cescau, CEO d'Unilever:
« Le développement durable est l’enjeu stratégique majeur du XXI siècle pour les entreprises. Celles qui ne l'ont pas compris disparaitront. »
Jugement certes très dur, mais qui résume le changement de mentalité au sein des entreprises qui se tournent vers l'avenir.
A bientôt,
Gérald (EcoAct)
Rédigé par : Gerald | 23/05/2007 à 11:51
la promotion de l'environnement durable au sein des entreprises est un enjeu majeur comment concilier cela avec les impératifs économiques ?
Rédigé par : yoann | 20/05/2007 à 17:03