La forêt contribue aux grands équilibres écologiques de la planète tout en fournissant une grande variété de productions nécessaires à l'homme.
Ces deux rôles sont complémentaires : garantir la pérennité de l'un, c'est garantir celle de l'autre.
L’exploitation du bois à des fins commerciales est apparue comme une des principales causes de la déforestation. Les conséquences directes sont multiples sur l’ensemble de la biodiversité terrestre, les populations locales, le climat et les écosystèmes.
Ci-après, nous détaillons les impacts de la surexploitation forestière sur :
- la biodiversité
- les populations locales
- le réchauffement climatique
- la désertification des sols
- impacts sociaux
La biodiversité :
La déforestation met en péril la vie de nombreuses espèces du fait de la disparition de leur habitat naturel.
Ainsi, trois espèces disparaissent chaque heure, soit 72 par jour, ou encore 26 280 par an.
La déforestation est une explication de cette perte majeure.
Les forêts primaires concentrent près de 80% de la biodiversité terrestre.
Les populations locales :
350 millions de personnes dépendent directement de la forêt pour se nourrir et se soigner (1).
De plus, la disparition des ressources forestières et piscicoles entraîne la diminution des rendements agricoles voire la famine.
Les sécheresses et les famines favorisent la dissémination de maladies.
L’économie de certaines régions du Sud est vouée à l’échec par la disparition des forêts qui constituent par endroits la seule source de revenus.
Les problèmes sociaux sont aussi à prendre en compte comme la disparition du tourisme, la baisse du cadre de vie, la mort de populations autochtones, la perte inestimable pour la science d’un matériel médical et d’un potentiel d’aliments et de produits inconnus.
Le réchauffement climatique :
Une métaphore qualifie souvent la forêt comme le "poumon de la planète".
Concrètement, par le mécanisme fondamental de la photosynthèse, les écosystèmes forestiers abritent 80% du carbone de la végétation terrestre et 40% du carbone des sols.
Cependant, seule une forêt en croissance stocke efficacement du CO2. La déforestation agit donc directement sur le réchauffement climatique, défi majeur du XXIème siècle pour la planète.
L’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, plus de 20% en 50 ans, est une réelle menace pour les générations futures.
Le développement démographique et économique récent perturbe l’équilibre naturel en injectant des quantités croissantes de CO2 dans l’air par combustion d’énergie fossile ou par déforestation.
La dramatique déforestation et son impact sur le climat ont d’ailleurs dominé les discussions du Programme des Nations Unis pour l’Environnement (PNUE) à Nairobi en février dernier (2).
La réduction de la déforestation a été annoncée comme une mesure clé pour réduire le CO2 dans l’atmosphère.
En effet, la reforestation permet de créer des puits de carbone.
Les nouvelles forêts fixent du CO2 pendant leur croissance et permet donc de réduire significativement le taux de carbone dans l’atmosphère.
De plus, d’autres bénéfices s’ajoutent comme la reconstitution de la biodiversité, de la protection des sols ou des ressources en eau et le développement local.
La désertification des sols :
Les arbres jouent un rôle important dans les processus de ruissellement, d’infiltration et d’évapotranspiration et donc aussi sur la pluviosité des régions.
Leurs racines retiennent l’eau dans les sols et les feuilles produisent une certaine humidité dans l’air en transpirant.
Ainsi, la déforestation réduit le régime des pluies, augmente le ruissellement et accélère l’érosion des sols. Localement, le cycle de l’eau est donc perturbé, contribuant à la désertification dans certaines régions.
Les coupes à blanc (3) et notamment en zone tropicale ne permettent pas la revégétalisation et favorisent donc grandement la désertification.
C’est un problème qui menace actuellement 900 millions de personnes et touche 3,5 milliards d'hectares, soit le quart des terres émergées.
Surexploités, les sols ne sont plus protégés par les racines des arbres, donc les glissements de terrain et les avalanches sont plus fréquents, les problèmes d’eau potable augmentent, tout comme les crues, inondations et coulées de boue dévastatrices et meurtrières.
Les impacts sociaux :
L’exploitation illégale du bois, qui concourt également à la déforestation, a d’insoupçonnables impacts sociaux dans les pays du Sud.
Comme pour les diamants, elle finance les conflits ou guerres civiles en profitant aux bandes armées qui les utilisent comme sources de revenus pour acheter des armes, mais aussi aux gouvernements qui s’en servent comme monnaie d’échange en accordant des franchises forestières à ceux qui les soutiennent. Ainsi, la traite du bois entretient aujourd’hui les conflits en Birmanie, Côte d’Ivoire, Congo, Libéria, ou encore au Cambodge.
Selon les estimations de la Banque Mondiale, l’abattage clandestin du bois représente un manque à gagner de l’ordre de 10 à 15 milliards d’euros par an pour les pays en voie de développement.
Sachant que le budget annuel d’aide au développement de la Commission Européenne s’élève à 10 milliards d’euros, l’Organisation des Nations Unis pour l’Alimentation et l’Agriculture a souligné l’importance d’une meilleure gestion des forêts du monde pour le maintien de la paix.
Les arguments scientifiques et moraux en faveur de la lutte contre la déforestation sont réels et nécessitent des actions urgentes.
Il revient donc aux Etats, aux acteurs économiques et aux citoyens du monde entier de se saisir de ce défi. La forêt a des possibilités et l’industrie des besoins…
La forêt peut-elle s’adapter aux besoins de l’industrie ?
Des solutions doivent être trouvées urgemment afin de sensibiliser l’ensemble des acteurs à une consommation responsable pour stopper l’importation de bois d’origine illégale ou en provenance de forêts surexploitées.
consulter :
(1) Laurence Benhamou, "Le Grand Bazar mondial ; la folle aventure de ces produits apparemment bien de chez nous", éditions Bourin, 2005
(2) Inter Press Service, "Afrique : la déforestation, principal défi pour le PNUE", Joyce Mulama, 9 février 2007
(3) Définition "coupe à blanc" : récolte de tous les arbres d’un peuplement en une seule fois ; le sol est alors mis à nu en attendant la nouvelle plantation
Par Elodie
votre document est vraiment bon vous avez fait un travail ecceptionnel. merci. Mon thème de mémoire pour la maîtrise est intitulé:"impacts écologiques et socio-économiques de la déforestation dans la commune de Bassila" au Bénin.
Rédigé par : DENAGNON Virgile | 01/07/2008 à 00:27