Très intéressant retour d'expérience, lors de la première journée du Collectif Green Is Beautiful, le samedi 26 mai 2007, que celui de Claire Boasson, Directrice de Projets Développement Durable de la
Caisse des Dépôts.
Il convient, tout d'abord, de rappeler les fondamentaux qui sous-tendent les activités de la Caisse des Dépôts :
> veiller à une bonne performance des fonds financiers qui lui sont confiés
> veiller à l'intérêt général et à l'équité sociale
Dans le cadre de sa politique de développement durable, la Caisse des Dépôts a choisi de compenser une partie de ses émissions de gaz à effet de serre en finançant des projets de développement propre, qui fourniront de l'électricité dans des régions du monde non desservies, sans émettre de CO2, grâce à la production locale d'énergies renouvelables (un parc éolien en Inde, un projet d'utilisation de la biomasse aux Philippines, l'énergie hydro-électrique au Brésil, tous trois certifiés Mécanismes de Développement Propre -MDP- dans le cadre du protocole de Kyoto).
L'approche de Claire Boasson, basée sur le principe d'efficacité, et n'ayant pas recours aux habituel poncifs "moraux" ou "éthiques", est objective et convaincante, ayant pour mérite de couper court à la subjectivité des parties prenantes de l'entreprise au moment des prises de décision et de l'adhésion au projet global.
Le principe d'efficacité, c'est faire en sorte que les acteurs économiques trouvent leur intérêt à faire les choses.
C'est de faire en sorte que les parties prenantes au sein de l'entreprise y trouvent un intérêt.
C'est ensuite, grâce à la valeur de l'exemple et des résultats, informer ses clients afin de les inciter à appliquer, à leur tour, de bonnes pratiques.
Méthodologie mise en oeuvre :
1) Evaluation :
la première évaluation des émissions de CO2 réalisée en 2004 a donné 5,5 tonnes de CO2 par salarié et par an, ce qui semblait déjà beaucoup pour une entreprise du secteur financier.
Ce bilan carbone a été réalisé avec l'outil l'ADEME bilan carbone, implantations par implantations, partout en France.
2) Actions envisagées auprès de l'institution et des collaborateurs :
> Réduire les émissions : diviser par 4 les émissions d'ici 2050, soit moins 3% de GES par an
> Compenser ce qu'on continue à émettre (l'émission zéro n'existe pas)
3) Mise en oeuvre :
> Désigner un(e) Monsieur ou Madame émission de GES pour chaque implantation.
> "Communiquer durablement" : informer les collaborateurs, sans leur enjoindre de quoi que ce soit ; transmettre de la connaissance ; diffuser (si possible avec humour) de meilleures pratiques, en employant toujours les ressorts de l'incitation et du désir et non de la morale.
Le programme de compensation lancé en 2006 va déjà s'étendre sur 7 ans, pour un budget de 3 millions d'Euros.
Au vu de l'ampleur du projet, ce n'est pas très cher, sourit Claire, mais c'est éreintant, car toujours il faut convaincre, séduire, emporter l'adhésion et faire bouger les habitudes, y compris les siennes.
Mais l'enjeu et le bénéfice attendu pour l'institution Caisse des Dépôts sont de taille : prise de conscience des collaborateurs et de fait, peu à peu, sensibilisation sur la question des choix, des domaines dans lesquels l'argent confié à la Caisse est investi.
Informations Caisse des Dépôts relatives à la lutte contre le changement climatique > ICI
et au développement durable > ICI
Par Catherine
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