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Interview du responsable projet du reboisement EcoAct de l’ONG Brésilienne Mata Ciliar

 

 

Comment  se passe la mise en place du projet ?

 Le projet se déroule en 2 phases :

 La phase de production au cours de laquelle nous réalisons la récolte et l’inventaire des graines en forêt native en fonction de leurs conditions phytosanitaires et écologiques. Ces graines représentant en tout 200 espèces natives de la forêt Mata Atlantica sont ensuite semées dans les quatre pépinières (viveiros) de notre association.

 La phase de plantation : Les terrains que nous utilisons pour les plantations sont des aires dégradées, principalement les berges de cours d’eau afin de participer à leur protection et créer un abri pour la faune sylvestre, créant des couloirs naturels entre les îles de forêts natives restantes.

Une fois le terrain choisi et la surface de plantation définie, on prépare le terrain afin qu’il puisse recevoir les plants. La plantation est ensuite effectuée manuellement par une équipe de travailleurs. La disposition des plants va être effectuée en fonction de chaque essence, les espèces pionnières et secondaire précoces croissent en effet plus rapidement et procureront l’ombre nécessaire à la croissance des espèces secondaires tardives et climaciques.

Ensuite on effectue le suivi de l’évolution des plants afin de remplacer ceux qui seraient amenés à mourir et aussi afin de réaliser l’entretien de l’aire de reforestation afin de dégager l’espace nécessaire au bon développement de chaque espèce.

 
Quelles sont les espèces utilisées pour la plantation ?
 

Pour chaque plantation nous plantons 80 espèces d’arbres natifs qui se répartissent en 3 groupes que j’ai évoqués précédemment. Les essences pionnières qui sont caractérisées par une croissance rapide et des durées de vie plus courte, les essences secondaires ou post pionnières qui vivent plus longtemps et nécessitent un moindre ensoleillement, mais croissent plus lentement, et les essences climaciques constituées d’arbres à grande longévité.

Pourquoi planter dans la forêt Mata Atlantica?

 
La forêt Mata Atlantica a subi une déforestation extensive depuis la colonisation, principalement pour les cultures de canne à sucre et pour la construction des villes. De son aire originelle, il en subsiste moins de 10%, et ce petit pourcentage est divisé en ilots éparpillés sur le territoire. La forêt abrite aujourd’hui un grand nombre d’espèces en voie de disparition, notamment les fameux « sagüis », des tous petits singes, et les tamarins lions dorés (un primate très rare). Il est donc nécessaire de recréer cette biodiversité en réalisant des projets comme nous le faisons en partenariat avec EcoAct. 

Quels sont les bénéfices de cette plantation ?

 
Comme je l’ai dis précédemment, cette plantation a en premier lieu un impact environnemental grâce à la recréation de la biodiversité, mais permet aussi de favoriser l’emploi local. En effet ce sont au total 23 familles qui participent au travail préparatoire tout au long de l’année, plus une équipe qui compte toujours entre 10 et 12 employés temporaires pour les travaux sur différents sites de projet. L’Association Mata Ciliar est aussi impliquée dans des programmes sociaux de formation et d’aide aux jeunes délinquants qui viennent participer aux différents projets.

En complément de chaque projet nous développons des actions d’éducation environnementale afin de permettre une prise de conscience par tous les publics, et proposons des formations afin d’offrir des alternatives économiques respectant l’environnement aux petites et moyennes propriétés rurales.

Pierre

La ferme Biogaz EcoAct à Itararé au Brésil

Voici un programme rendu possible grâce à la vente des crédits carbone qu'il génère. L'aspect environnemental et social dépasse largement la simple vente des crédits carbone.

Situé dans une ferme d’élevage porcin dans l’état de São Paulo au Brésil, il permet d’avoir un impact non seulement sur les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) liées à l’activité, mais aussi sur la qualité de vie locale et le développement durable de la région. Pour le secteur de l’élevage, les défis posés par l’imminence du changement climatique ne peuvent être surmontés sans des améliorations technologiques et une sensibilisation des populations concernées.

Voir la vidéo de la ferme

Au Brésil, pays qui n’est pas encore contraint par des quotas internationaux, la lutte contre le changement climatique reste un défi environnemental, social, et économique. L’élevage porcin est une activité familiale fondamentale pour les populations rurales, source de stabilité et de revenu pour des millions de petites propriétés. Cependant, ses possibles conséquences environnementales (émissions de GES, contamination des sols et des eaux, nuisances pour les communautés locales…) rendent urgentes des actions pour établir un modèle positif et durable pour cette activité.

Dans la ferme de Ponte Alta, le stockage des déchets se réalisait comme dans la plupart des fermes d’élevage au Brésil : dans des mares à l’air libre. Ce système, le moins coûteux, est cependant très polluant et cause une gêne importante aux habitants proches de l’activité.

En 2003, suite aux plaintes liées aux mauvaises odeurs et à la prolifération de mouches et d’insectes dans la région, et face à la pression du pouvoir public de la ville d’Itararé, une décision a dû être prise.

Semaine Européenne de la Mobilité : Axa s’engage !

A l’occasion de la Semaine Européenne de la Mobilité, AXA France s’engage dans une démarche de développement durable mise en œuvre par EcoAct, afin de compenser les émissions de CO2 de ses salariés lors de leurs déplacements professionnels pour, à terme, favoriser l’adoption d’un comportement encore plus responsable.

Ce type d’action doit inciter les salariés à privilégier des modes de déplacement durable. Sensibilisés par une communication interne ciblée sur la mobilité durable, l’objectif, à long terme, est de limiter l’empreinte même de l’entreprise en encourageant le co-voiturage, l’utilisation des transports en commun, du vélo, la marche...

L’empreinte écologique de l’entreprise est quantifiée grâce à une évaluation rigoureuse des émissions de CO2 (selon la méthode Bilan Carbone® de l’ADEME). Ainsi, le détail de l’étude indique que le total des émissions de carbones dues aux déplacements professionnels des salariés pendant une semaine s’élève à 587 tonnes équivalent CO2. Soit plus de 7 000 tonnes par an !

En complément aux actions de sensibilisation en interne et afin de réduire son impact, AXA lance également un programme de reforestation développé par EcoAct Brésil.

Le programme sera réalisé dans la forêt tropicale brésilienne Mata Atlantica, proclamée Réserve de la Biosphère par l’UNESCO. Cette reforestation constituera un puits de carbone séquestrant le CO2 émis durant la semaine, mais poursuivra également des objectifs complémentaires :

• Protection de la biodiversité : 80 espèces d’arbres différentes seront plantées et entretenues dans la durée.
• Développement d’activités économiques locales : EcoAct travaille en lien avec une pépinière sociale. Les arbres sont préparés avant leur replantation en forêt ; le programme dans son ensemble offre aux populations locales une alternative au travail dans les concessions forestières.

Emmanuelle

Mata Ciliar, le vrai visage du Brésil

Le Brésil : les mythes....

Rio, l’Amazonie, le Carnaval, les plages fabuleuses, les trésors naturels, la biodiversité ….
Tout le monde a entendu parler des mythes du Brésil.
Tout le monde connaît également l’autre visage : les favelas, les forêts qui partent en fumée, la culture du soja, le braconnage…
Ces deux visions du pays cohabitent. Il y a du vrai dans les deux. Mais le pays est en mutation.

Le Brésil est avant tout un pays en pleine expansion. São Paulo, la capitale économique, mégalopole de 17 millions d’habitants, connaît une véritable explosion économique. Les gratte-ciels en pleine construction et la modernité des infrastructures donnent une impression de mouvement qu’on ne ressent plus en Europe.
Oui, le pays semble en réel mouvement comparé à nos pays occidentaux qui paraissent arrêtés. Même Las Vegas, pourtant en chantier permanent ne donne pas ce sentiment d’explosion.

La faune et la flore, la richesse du pays

Le pays a pleinement conscience de ses richesses naturelles.
Cela partage les profils : il y a d’un côté ceux qui veulent les préserver à tout prix.
De l’autre ceux qui veulent les exploiter pour en tirer profit.

La forêt est dépouillée de ses richesses :

> Le braconnage, déjà : selon des estimations récentes de l’Institut Brésilien de l’Environnement, IBAMA, la biopiraterie représente dans le monde un chiffre d’affaires d’environ 60 milliards de dollars, soit plus de 50 milliards d’euros par an.
Soit l’une des activités illégales les plus lucratives de la planète, juste derrière le trafic d’armes et celui de stupéfiants.
Les résultats d’une commission d’enquête parlementaire ont montré que le trafic d’animaux fait, à lui seul, perdre au Brésil environ 1 milliard de dollars par an.

> Le soja et le bétail  d’un autre côté, détruisent les forêts. Au cours des 60 dernières années, la culture du soja est passée au Brésil de zéro à plus de 21 millions d’hectares.
Le nombre de têtes de bétail est passé de 26 millions en 1990 à 164 millions en 2004.

L’Etat a parfaitement conscience des effets pervers liés à cette richesse. Comme tout pays émergent, il manque de moyens pour en contrer ces effets.
Les entreprises brésiliennes, elles aussi, commencent à s’engager activement et recherchent des projets concrets pour participer à l’effort collectif.